J’entends souvent en consultation, un patient présenter son problème ainsi : « J’ai une scoliose depuis longtemps, que faire ??? »
Ou encore : « J’ai peur de tout ce que l’on m’a dit au sujet de mon dos, je préfère me mettre la tête sous l’aile. »
Et s’il y avait des solutions moins effrayantes que ce que l’on s’imagine ?
…« Je suis tordue depuis si longtemps, j’ai essayé de faire avec, et c’est le regard des autres qui fait mal. On s’habitue à la douleur, on sait ce qu’il faut prendre pour la calmer. Mais lorsque le problème s’accentue, et qu’on ne se suffit plus, avec la pression de son entourage, on finit par se dire qu’il faut consulter un spécialiste... »
Je suis toujours surpris de constater le niveau de tolérance, de patience, d’endurance, de résignation que peuvent avoir certains patients face à la douleur.
En général, ces patients donnent des priorités à leur travail, à leur vie familiale, gérée, réglementée par des habitudes tournées vers les autres, membres de leur famille, contraintes organisationnelles et financières. ..
Je pourrais parler en terme de négligence de soi, mais il ne s’agit simplement que de la peur d’entrer dans un cercle médical jugé infernal, souvent bâti sur des souvenirs d’enfance, des représentations, des a priori, idées reçues qui sont autant de résistances et de barrières à prendre soin de soi.
Je me pose la question, y-a-t-il encore une honte à s’occuper de soi d’abord, y-a-t-il une culpabilité à laisser son entourage s’organiser.
Le temps qui passe aggrave la situation.
Un patient en souffrance dans son environnement est quelqu’un de différent, soit c’est celui que l’on plaint, soit c’est celui que l’on rejette, ce peut aussi être celui qui est le centre de toutes les attentions, et que l’on peut à ce titre envier…
Beaucoup de peurs se véhiculent, la communication prend des chemins tortueux.
Quand ces patients arrivent en consultation, la charge douloureuse et émotionnelle est à fleur de peau, c’est un bouleversement pour le patient.
Une consultation à taille humaine, de qualité d’écoute et d’attention dans l’ouverture d’esprit permet une dédramatisation, une réassurance dans la confiance mutuelle construite autour de la relation qui se crée.
Poser un diagnostic, établir un plan thérapeutique permet au patient de se « poser » sur du concret.
Les efforts à fournir par le patient pour obtenir un début de résultat ne sont pas évidents . Il semble que la culpabilité d’être parfois hospitalisé plusieurs semaines pour une rééducation plus soutenue soient à l’origine de certains résultats tardifs. Les prises de conscience se font progressivement grâce au type de communication ou de relation qu’instaure le thérapeute, le rééducateur. La relation de confiance devient alors déterminante