Sciatique et douleurs de dos : des causes multiples.

Docteur, pourquoi j’ai mal au dos? La réponse à une question aussi simple en apparence quand il s’agit d’unesciatiquecache souvent des causes multiples: leursbonnes connaissances, analyses,et prises en considération dans le traitement conditionnentdes résultats durables dans le temps et de bonne qualité.

Un problème de sciatique provoque un trajet douloureux assez typique dans la cuisse et la jambe. Si l’on fait un scanner ou une IRM du bas du dos, on peut alors mettre en évidence une hernie discale qui comprime une des racines du nerf sciatique. Le traitement semble simple : il « suffit » d’opérer cette hernie, si les traitements médicaux suffisamment prolongés n’ont pas agi…Si le diagnostic a été posé correctement, il y a de fortes chances pour que la douleur disparaisse après l’intervention.

Ou encore : « J’ai peur de tout ce que l’on m’a dit au sujet de mon dos, je préfère me mettre la tête sous l’aile. »
Et s’il y avait des solutions moins effrayantes que ce que l’on s’imagine ?

Mais la chirurgie n’a pas traité la cause de cette hernie. En dehors de possibles facteurs familiaux, il est fréquent que cette hernie soit la conséquence d’un mauvais fonctionnement du corps, trop raide ou qui travaille dans une mauvaise position pour le dos :ceci entraîne un excès de contraintes dans le bas de dos : un des disques du bas du dos se déchire, expulse un fragment de disque au contact du nerf : la sciatique apparait. Il faut donc examiner soigneusement l’ensemble de l’appareil locomoteur, en particulier tous les muscles, à la recherche de contractures excessives, pouvant, même à distance, retentir sur la bonne gestuelle décontractée du bas du dos. Il faut traiter ces contractures, ces excès de tensions musculaires, même lorsqu’un patient a déjà été opéré, pour éviter de voir la sciatique récidiver avec une nouvelle hernie, puisqueles mêmes hyperpressions musculaires vont provoquer à nouveau la surcharge du disque et favoriser la récidive herniaire.

On sait aussi que des muscles contractés, en particulier au niveau du bassin, peuvent à eux seuls donner une douleur qui ressemble très fort à une vraie sciatique, alors même que le scanner ne montre pas de hernie.

Ces douleurs dites « projetées » sont très importantes à repérer, analyser : elles peuvent être en rapport avec des muscles contractés, mais aussi avec une irritation du système nerveux dit « sympathique », ou autonome : celui-ci assure normalement le fonctionnement de nos organes internes ( les viscères par exemple). Dans certains cas, ce système nerveux sympathique peut être irrité et provoquer des douleurs simulant une sciatique, selon des trajets douloureux inhabituels, en l’absence de toute hernie discale.

Quand la douleur apparait, qu’elle soit due à une vraie hernie ou seulement en rapport avec des muscles contractés, la douleur ressentie renforce automatiquement la contracture musculaire,en réaction à la douleur : le cercle vicieux s’amorce.Il est donc fondamental d’agir, d’une part sur les contractures musculaires par une kinésithérapie globale, et d’autre part sur la réactivité à la douleur par un travail de modification des réactions face au stimulus douloureux : il s’agit d’un travail où se mêlent des techniques faisant appel en particulier à la kinésithérapie, la respiration, la sophrologie, le travail du vécu des perceptions douloureuses avec un psychologue ou psychothérapeute…

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schéma conséquence sciatique
Les muscles trop contractés accentuent aussi l’usure des articulations, qui travaillent « trop fort » et s’abiment plus vite. Ces douleurs articulaires participent aussi aux douleurs du mal de dos et accentuent aussi les problèmes de vieillissement du disque ; donc accentuent aussi les risques de hernie.

On sait aussi qu’une posture inconfortable pour le dos, maintenue trop longtemps, favorise les contraintes excessives sur le bas du dos : il peut s’agir de positions prises au travail (mal assis sur une chaise, travailler en position tordue comme un plombier ou un mécanicien…). Il peut s’agir de charges trop lourdes comme un boucher ou un charpentier.

Fait moins évident au premier abord, il peut s’agir d’une mauvaise posture du patient en rapport avec son tempérament, ses habitudes de vie : un patient plutôt timide contracte trop les muscles en avant du tronc, celui-ci s’enroule trop vers l’avant en écrasant les disques intervertébraux.Au contraire, une posture un peu trop « cool » d’un patient qui se déséquilibre vers l’arrière au niveau du bas du dos, va être rattrapée en enroulant ses épaules, avec à nouveau trop de contrainte en bas du dos, mais par un mécanisme différent. Ou encore un chef d’entreprise habitué à aller de l’avant, moralement mais aussi physiquement, a une tendance au tronc qui part vers l’avant, écrasant ainsi ses disques lombaires par le déséquilibre antérieur en même temps que ses articulations intervertébrales par la réaction des muscles postérieurs du tronc pour maintenir l’équilibre…

Le comportement, donc l’éducation avec ses nombreux paramètres d’influence, influence notre posture et les contraintes qui s’appliquent sur le corps en général et le bas du dos en particulier : ainsi le lien est fait avec les facteurs psychologiques, innés ou acquis : ceux-ci interagissent avec notre comportement global, corporel en particulier : notre façon de nous tenir est donc modifiée, donc les pressions sur le bas de notre dos : et ceci, bien sûr, n’a rien à voir avec une explication du genre : il est fou, il invente ses douleurs. Non, les douleurs corporelles sont bien présentes, influencées par nos comportements de la vie de tous les jours.

Les douleurs, on le voit dans ce résumé non exhaustif, peuvent être dues à de multiples causes. Les décortiquer une à une permet ensuite de proposer un traitement adapté à chacune de ces causes :

  • - apprendre à détendre ses muscles par des exercices d’étirement sur TOUT le corps et non seulement quelques exercices sélectifs faits trop rapidement, faire ses exercices régulièrement tous les jours comme le bébé dans son berceau ou le chien en se levant.
  • - Apprendre à se détendre de façon plus globale dans nos modes de vie aux rythmes soutenus, faire les gestes de la vie quotidienne de façon plus détendue, alors que tout nous pousse à nous stresser pour plein de bonnes raisons.
  • - Prendre conscience que certains comportements, habitudes, facilitent une mauvaise posture pour le dos, ce qui peut changer progressivement avec les prises de conscience corporelles.
  • - Faire également, progressivement, le lien avec nos tendances psychologiques, ou psycho-comportementales dont certaines favorisent des postures contractées du corps :

Il s’agit dans tous les cas d’un travail personnel de longue haleine, qui nécessite plus que quelques séances d’assouplissement : l’accompagnement par des thérapeutes spécialisés dans ces disciplines est indispensable pour guider le débutant.