TORTICOLIS - DOULEURS CERVICO-BRACHIALES : quels traitements ?

Avant de traiter la douleur, il faut en comprendre la cause. Une rééducation spécifique peut avoir de très bons résultats. La chirurgie peut être la solution ultime.


Quand on a mal au cou et dans le bras, on pense à de multiples causes dans lesquelles on peut se perdre. Comment envisager une gradation simple des traitements ? Que penser de la chirurgie ?

Le traitement peut être séparé en traitement du symptôme (en général, la douleur), et le traitement de la cause de la douleur, qui obéit à des propositions plus complexes :

Le traitement de la douleur

Pour soulager la douleur on utilise des médicaments antalgiques, des anti-inflammatoires qui viennent soulager la réaction inflammatoire du nerf comprimé par une hernie, (en cas de névralgie-cervico-brachiale), ou du tendon irrité par un excès de tension ou une compression au niveau de l’épaule par exemple.
Les infiltrations locales au contact de la zone douloureuse apportent localement des doses importantes (en général de cortisone), en évitant les inconvénients d’une prise par voie générale où le médicament diffuse de façon plus faible dans tout le corps, y compris dans les zones où ce médicament est inutile, voire nocif.

Traiter la cause de la douleur,

C’est d’abord comprendre le dysfonctionnement locorégionaltendinomusculaire, articulaire et nerveux par une analyse clinique rigoureuse de chaque patient, puis proposer un traitement de rééducation, kinésithérapie, et/ou ostéopathie. Ce traitement vise, progressivement, à corriger ce déséquilibre locorégional vers un fonctionnement plus harmonieux de l’appareil locomoteur :
os, articulations sans contraintes excessives, muscles souples, insertions tendineuses bien vascularisées par une bonne restauration de la souplesse tendino-musculaire et surtout un bon équilibre entre les différents groupes musculaires, réveiller les muscles qui ne fonctionnent pas assez ou pas de la bonne façon, détendre les muscles trop contractés, redonner un geste adapté non seulement à la vie quotidienne mais surtout à la physiologie fine du fonctionnement du corps….).

La prise en charge corporelle douce, progressive, globale est en général indiquée afin de travailler ces multiples contractures musculaires des épaules, du cou, mais aussi du thorax, et de la colonne vertébrale.

Cette kinésithérapie est d’autant plus indiquée que la plupart de ces douleurs prennent en bonne partie leur origine dans de mauvaise postures de la vie quotidienne, des excès répétés de tensions musculaires aboutissant à des lésions tendineuses, mise en charge excessive de la colonne vertébrale favorisant les lésions arthrosiques ou herniaires.
Cette kinésithérapie représente une part importante du traitement avant de décider, dans de rares cas, de traitements plus agressifs, en particulier chirurgicaux.

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Le patient doit comprendre, et ceci est particulièrement important, pour le succès de l’entreprise, sa part de responsabilité dans le traitement de rééducation : Faire de petits exercices régulièrement à la maison entre 2 séances avec le thérapeute, adapter sa nouvelle gestuelle plus respectueuse des exigences du cahier des charges du corps en bonne santé. Cette gestuelle doit être adaptée progressivement à sa vie quotidienne plutôt que continuer à effectuer les mauvais gestes qui ont contribué au développement de son problème douloureux.
Changer ses habitudes nécessite un peu de volonté, de l’attention, des efforts réguliers en douceur, et surtout vouloir ne plus souffrir et retrouver une vie « normale ».

La chirurgie ne s’adresse qu’à de rares cas,

lorsque tous les autres traitements ont échoué, malgré une bonne intégration par le patient du programme proposé.
En cas de névralgie cervico-brachiale, retirer la hernie et si nécessaire agrandir le trou par lequel le nerf sort entre 2 vertèbres, et faire une greffe osseuse associée, ce qui différencie complètement le traitement de la hernie lombaire qui peut être retirée sans faire d’arthrodèse. Au niveau d’une tendinite d’épaule, les traitements varient en fonction de l’importance des lésions tendineuses, un simple agrandissement de l’articulation de l’épaule pour donner plus de place aux tendons, chirurgie plus complexe en cas de rupture tendineuse…

La chirurgie du syndrome des défilé des scalènes est également possible, quoique plus agressive (retirer une côte, désinsérer des muscles à la base du cou…)
Ce traitement chirurgical ne dispense en aucune façon d’une rééducationattentive après l’intervention, pour éviter que les mêmes causes ne reproduisentles mêmes effets, aboutissant alors à une dégradation secondaire des résultats en général satisfaisants de la chirurgie de ces affections douloureuses.

Il est donc largement préférable, si l’on ne s’y prend pas trop tard, et que les lésions anatomiques ne sont pas trop importantes, de mettre toute son énergie dans le traitement de rééducation spécifique qui permettra souvent d’obtenir un excellent résultat, plutôt que d’attendre ou négliger la rééducation proposée dans l’idée que la chirurgie va pouvoir tout régler. Il faudra de toute façon faire de la rééducation après, alors autant commencer tout de suite de bon cœur, mais il ne faut pas trop attendre pour consulter, plutôt que de dire : « ça finira bien par passer tout seul… »