Le mal de dos peut donner des douleurs de la tête aux pieds

Pourquoi? Tout est inter-relié dans notre corps.

Nos muscles sont reliés de la tête aux pieds par des enveloppes que l’on appelle des aponévroses : ces enveloppes fonctionnent comme un chapelet de saucisses : quand on tire sur un bout du chapelet, tout le chapelet vient avec : si on a des muscles du cou et des épaules trop tendus, cela peut ne pas faire très mal au cou, mais cela tire trop sur le bas du dos, et facilite le déclenchement de la lombalgie

- Le mal de dos a rarement une seule cause, mais plusieurs qui s’associent : les douleurs peuvent donc prendre beaucoup de formes différentes selon les patients :1 ou 2 côtés, la nuit, le jour, déclenché par la position assise ou la marche, douleurs dans les muscles fessiers, ou même dans les jambes selon des trajets variables….

Il peut s’agir
  • de problème de tensions musculaires dans le bas du dos, ou plus à distance (épaules, jambes…)
  • problèmes d’arthrose, (usure des articulations entre les vertèbres),
  • problème de disque qui s’use également,
  • problème de raideur (on est souvent « rouillé »),
  • problèmes de nerfs comprimés…

Dans les nerfs, il faut différentier :
- les nerfs qui font marcher nos muscles : il en sort un de chaque côté entre 2 vertèbres. Ils peuvent être comprimés par une hernie ou un rétrécissement du canal vertébral, ils donnent plutôt des douleurs de jambe associées au mal de dos.

les nerfs qui jouent un rôle de régulation des fonctions automatiques du corps (digestion, uriner, régulation de la taille des artères de nos membres en cas d’effort, de hausse ou baisse de température de l’air ambiant…)
On les appelle les nerfs sympathiques et parasympathiques. Ils tapissent l’avant des vertèbres lombaires et peuvent participer à des douleurs extrêmement variables d’un patient à l’autre : douleurs souvent comme une décharge électrique dans le dos, douleurs de genou, de jambe voire de pied, pli de l’aine…

Il faut aussi citer nos intestins : quand on est constipé, les enveloppes de nos intestins, que l’on appelle le mésentère, se tendent : ces enveloppes sont reliées aux muscles psoas, juste devant la colonne vertébrale lombaire. Ceux-ci se tendent en réaction, et contribuent à la mise en tension excessive des vertèbres lombaires.
Ces muscles contiennent aussi des nerfs (le nerf crural), et lorsque le muscle est contracté, on peut alors ressentir des douleurs dans le devant de la cuisse…

Des situations difficiles de la vie quotidienne peuvent favoriser le mal de dos par le biais de contractures musculaires excessives, un excès de stress dans la vie quotidienne, une vie trop active : ne dit-on pas dans le langage familier : « j’en ai plein le dos » : ces facteurs doivent aussi être pris en considération.

Il va sans dire qu’au terme d’une pareille énumération, pourtant succinte, le mal de dos doit faire l’objet d’une évaluation très soigneuse par un spécialiste entraîné à cette analyse globale et pluri-factorielle ; examen clinique soigneux, examens complémentaires adaptés aux conclusions de l’analyse clinque détaillée. Il faut donc prendre du temps à la consultation pour détailler cette analyse.
Il faut se garder de conclusions trop hâtives aux seules vues d’un examen de radio ou d’IRM : ces signes peuvent être présents même chez des personnes n’ayant aucune douleur. Tout l’art est de savoir faire concorder les signes de l’examen clinique soigneux avec les données des examens complémentaires adaptés à chaque cas pour en tirer des conclusions qui permettront une proposition de traitement spécifique à chaque patient.

Paul Fayada

Siège