Paul Fayada : une vie consacrée à la chirurgie et au développement de l’être

Chirurgien du rachis, il contribue à une compréhension globale du mal au dos.

Méticuleux, exigeant, le docteur Fayada se prédestinait à la médecine. La précision du geste, la maîtrise de soi, le don de soi et l’amour de ses patients, l’ont conduit au-delà de l’acte chirurgical à avoir une approche globale et totale de ses patients. « J’ai toujours été intéressé par le corps humain, témoigne-t-il, Dès mon plus jeune âge, le sport m’a fait comprendre son mécanisme.

A 10 ans j’ai obtenu le record de France en tant que brasseur. Lors des compétitions, on me massait et cela m’a amené à masser les autres et à commencer à mieux sentir le corps humain. » La matière animée, la vie qui se propage dans l’ensemble des cellules, le corps qui est un tout. Un livre bouleverse sa vie : « Corps et âmes » de Maxence Van der Meersch, roman dont le personnage est un médecin des années 30 passionné par son métier.

Alors c’est décidé, il s’inscrit à la faculté de médecine et se formera pendant 15 ans pour devenir chirurgien. Aux côtés d’André Visot à l’Hôpital Foch de Suresnes, il découvre la chirurgie crânienne. Il a 21 ans et ne compte pas ses heures de travail.

« Je passais ma vie au bloc, jusqu’à tard le soir. Le service de neurochirurgie de M. Derome était réputé et je trouvais ce métier trop beau pour moi. La chirurgie crânienne exige finesse et analyse et j’avais une grande admiration pour le docteur Visot qui répétait toujours « Quand c’est beau c’est que c’est bien » », se souvient le chirurgien. Du crâne au pied et à la main, Paul Fayada comprend bien vite que l’ensemble de la chirurgie est raffinée, précise, … et belle.

A 25 ans, la chirurgie du rachis l’intéresse tout autant. La chirurgie de la colonne vertébrale, lien entre la terre et le ciel, est fine, intelligente, plurifactorielle. Le dos recèle tous les secrets de la personne : le vécu, les histoires, les aléas de la vie, s’y expriment. L’approche est donc très complexe. Il a 30 ans quand il arrive à l’Institut Calot à Berck sur Mer, « berceau de la chirurgie moderne de la scoliose ». Il suit les pas du chirurgien Yves Cotrel qui avait mis au point un matériel révolutionnaire pour traiter la scoliose. Le docteur Christian Morin, puis le Dr Chopin le prennent sous son aile et l’incite à partir à l’étranger. Le jeune chirurgien part donc à Chicago et achève son apprentissage auprès du fameux docteur D. Wald spécialiste de la chirurgie de la scoliose. Il y effectue un travail de recherche sur les greffes de disques intervertébraux et se trouve sélectionné par la Scoliosis Research Society (SRS).

De retour à Berck, il s’organise pour une prise en charge totale des patients et les soigne en étroite collaboration avec de nombreux praticiens dont des psychologues et des kinésithérapeutes. Il s’initie également aux chaînes musculaires de Godelieve Denys Struyf (GDS) et là, c’est la révélation. « Les connaissances de Godelieve Denys-Struyf m’ont impressionné et je suis tombé dans la potion magique, moi le grand chirurgien qui ne croyait pas que la kinésithérapie pouvait m’apprendre quelque chose », témoigne-t-il. Pendant six ans, il suit intensivement ses cours.

chirrurgien colonne vertébrale

Aujourd’hui, c’est l’ensemble de son apprentissage de la médecine, de la vie, qu’il veut communiquer au grand public. « La chirurgie c’est ce que je sais le mieux faire. Je suis dans mon axe », appuie-t-il. Son approche innovante, qui englobe la chirurgie, une approche de soins corporels globale et pluridisciplinaire et la psychologie, a fait ses preuves au sein de son service hospitalier de pathologie de la colonne vertébrale. Le docteur souhaite partager ses découvertes en matière de mal au dos, et notamment de la prise en compte globale de l’être.

Allier chirurgie et psychologie permet de mieux comprendre le fonctionnement du corps humain et le geste de l’être. Pour lui, comme dans un orchestre, chaque thérapeute est censé jouer de son instrument de toute sa technique, mais aussi avec son âme, pour que la musique touche son but : l’harmonie. Il ambitionne de fédérer autour de lui des experts en ostéopathie, psychothérapie, nutrition, sophrologie, arts thérapies ou encore en chaînes musculaires GDS, pour ainsi permettre aux patients de mieux appréhender la restauration de leur propre harmonie.