La chirurgie rachidienne : utile ? nécessaire ? dangereux ?

Voici donc quelques explications pour tenter d’éclaircir ces questionnements :

La chirurgie rachidienne s’adresse potentiellement à de multiples problèmes de la colonne vertébrale, liés à la faillite de son fonctionnement, du fait de problèmes de surcharge mécanique, de traumatisme, de maladies inflammatoires (ou rhumatismales), de tumeurs, infections, déformations… Plusieurs problèmes (ou pathologies) peuvent parfois s’associer.



Avant de comprendre les raisons d’une possible opération de la colonne vertébrale, il importe de comprendre comment elle fonctionne normalement.
La colonne vertébrale est faite d’un empilement de vertèbres : de bas en haut :


- Le sacrum, qui avec les 2 os iliaques vient constituer le bassin sur lequel viennent se placer toutes les vertèbres :
- 5 vertèbres lombaires relativement mobiles
- 12 vertèbres thoraciques, plus rigides car solidarisées entre elles par les côtes formant la cage thoracique
- 7 vertèbres cervicales, relativement fragiles du fait de leur mobilité plus importante pour adapter le regard dans la vie de tous les jours.


Entre chaque vertèbre se trouve en avant un disque intervertébral qui forme un amortisseur entre chaque corps vertébral, assurant également une certaine mobilité. En arrière, les vertèbres sont reliées entre elles par une articulation de chaque côté, si bien que chaque vertèbre est reliée à la suivante par 3 articulations.
Les vertèbres contiennent chacune un trou qui par l’empilement des vertèbres, forme le canal rachidien ou circule la moelle épinière qui permet la commande nerveuse de tout notre corps. La moelle épinière, qui prolonge le cerveau à partir du haut des vertèbres cervicales, se termine en général à la jonction entre les vertèbres dorsales et lombaires. Elle se prolonge par une multitude de racines nerveusescirculant dans le canal lombaire, appelée du fait de sa ressemblance, la queue de cheval. Une racine nerveuse sort de chaque côté entre 2 vertèbres par un orifice appelé trou de conjugaison ou foramen. Ces racines s’unissent alors pour former les nerfs des membres inférieurs dont le nerf sciatique est le plus connu.Il assure le fonctionnement de nos muscles et véhicule la sensibilité de nos membres inférieurs.
La moelle épinière et les nerfs qui la prolongent sont protégés par une enveloppe appelée méninge qui contient un liquide servant en particulier d’absorbeur de choc pour ces structures très fragile : moelle épinière et racines nerveuses.

Les fonctions de la colonne vertébrales sont multiples :

Elle est l’ossature qui permet au tronc de se tenir debout, sur laquelle vient reposer la tête. Sur elle viennent s’articuler les côtes qui vont créer la cage thoracique, permettant la respiration et la protection des organes nobles que sont le cœur et les poumons. Indirectement, elle permet par l’intermédiaire du bassin l’attache des membres inférieurs, pour la stabilité de la station debout, et la locomotion. Par l’intermédiaire des épaules, (ou ceinture scapulaire), elle permet l’utilisation des membres supérieurs, structures indispensables dans la vie quotidienne aussi bien dans la survie directe (alimentation) que dans toutes les taches relationnelles ou de création avec l’espace environnant.


La colonne vertébrale a donc à la fois :
- un rôle mécanique de stabilité de notre tronc et de mobilité lors des gestes de la vie quotidienne : plus exactement le rachis accompagne les gestes effectués par les bras et les jambes, un peu comme un arbre oscille sous le vent : si nos bras et nos jambes deviennent trop raides, la colonne vertébrale est trop sollicitée dans les gestes de la vie quotidienne, facilitant des pathologies mécaniques par excès de contraintes. Ces excès s’observent surtout dans les zones les plus mobiles, colonne lombaire et cervicale, les vertèbres thoraciques étant rendues peu mobiles par la cage thoracique.
- Un rôle de protection des structures nerveuses auxquelles elle donne passage.
Dès lors, on conçoit beaucoup plus facilement la complexité et fragilité relative de la colonne vertébrale, étant donné le cahier des charges impressionnant de tâches multiples auxquelles elle doit répondre.



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