Classification des douleurs causées par un torticolis

Quand on a mal au cou et dans le bras, on pense à de multiples causes dans lesquelles on finit par se perdre. Comment s’y retrouver ?

Les douleurs du cou et des bras regroupent des causes multiples souvent associées, dont la traduction en termes de « douleurs » est souvent voisine, mais pas forcément similaire : torticolis, névralgies cervico-brachiales, névralgies d’Arnold, syndrome du défilé des scalènes (ou syndrome du défilé thoraco-brachial), syndrome de la coiffe des rotateurs, épicondylite voire syndrome du canal carpien, pour ne citer que les plus courantes. Les causesne manquent pas pour expliquer les douleurs du cou et/ou desbras.
Nous excluons les causes entrant dans le cadre des problèmes de tumeurs, rares mais dont il ne faut pas négliger la possibilité.


Quelques explications :

• Le classique torticolis qui empêche de tourner la tête dans certains mouvements et qui correspond en général à un spasme de muscles profonds autour d’une articulation entre deux vertèbres.

• La névralgie cervico-brachiale est une compression d’une racine nerveuse au niveau de sa sortie de la colonne vertébrale, entre deux vertèbres cervicales, juste à côté de la moelle épinière.Cette compression peut être due à une hernie discale, ou un « ostéophyte », petit morceau d’os lié au développement de l’arthrose cervicale, qui vient comprimer le nerf. La douleur part en général du cou, pour aller dans le bras, jusque dans un ou plusieurs doigts de la main, variable en fonction du niveau de la compression du nerf entre 2 vertèbres cervicales.

• Le syndrome du défilé des scalènes comprend plusieurs formes de manifestations : compression des veines, des artères ou des nerfs destinés aux bras. La forme qui nous intéresse ici plus particulièrement est une compression d’une ou plusieurs racines nerveuses après leur sortie de la colonne vertébrale, lorsqu’elles se réunissent pour former le plexus brachial, qui va commander les muscles et la sensibilité des bras. Ces racines du plexus brachial traversent une région étroite à la base du cou et passent à travers un groupe de muscles appelé scalènes. Quand ces muscles sont trop contractés, ils viennent « pincer » les racines nerveuses. Les douleurs ont des caractéristiques différentes de la névralgie cervico-brachiale, et sont souvent associées à d’autres petits signes, telle une difficulté à dormir sur son côté, ou à travailler les bras en l’air, une sensibilité des doigts au froid…


• Les névralgies d’Arnold représentent une compression de la deuxième racine nerveuse cervicale, qui sort entre les deux premières vertèbres cervicales, juste sous la base du crâne. Cette compression est souvent en rapport avec des excès de tension musculaire dans cette région. La douleur monte derrière le cou et la partie postérieure du crâne (l’occipital), pouvant même atteindre le front.

• Le syndrome de la coiffe des rotateurs ne correspond pas à un problème nerveux, mais surtout aux tendonset muscles qui font fonctionner l’articulation de l’épaule, là encore, l’excès des tensions musculaires joue un rôle important dans l’apparition de ces problèmes, pouvant parfois aboutir à une rupture de ces tendons, lorsque le diagnostic et les traitements sont appliqués tardivement.

• Le classique « tennis elbow » du joueur, moins facile à confondre car plus localisé au niveau du coude, les tendinites des muscles du coude sont une des causes les plus fréquentes, par excès de sollicitation de ces muscles dans la vie de tous les jours, professionnelle ou sportive.

• La compression du nerf cubital au niveau du coude du fait de tensions musculaires excessives se développant dans ces régions de passage étroit des nerfs à travers de petits défilés.

• La compression du nerf médian au poignet (le canal carpien), est aussi une des causes fréquentes de douleur du membre supérieur, donnant classiquement des sensations d’engourdissement du pouce, index et médius, mais parfois aussi des douleurs montant jusqu’à la racine du bras.

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Comment s’y reconnaître parmi toutes ces causes possibles ? L’examen clinique soigneux et détaillé, reste indispensable pour orienter le diagnostic et le traitement. Plusieurs causes peuvent s’associer, car en fait toutes ces causes relèvent d’un dysfonctionnement locorégional des épaules (on dit souvent la ceinture « scapulaire »), et du cou, dysfonctionnement musculaire, articulaire et nerveux qui s’exprime différemment chez chaque individu : névralgies cervico-brachiales et syndrome du défilé des scalènes, tendinite du coude et périarthrite scapulo-humérale…

Des examens peuvent être demandés pour préciser le diagnostic, par exemple la localisation exacte d’une hernie discale en cas de douleur cervico-brachiale : des radiographies, scanner ou une IRM permettront de montrer le niveau de la compression du nerf, ou confirmer une atteinte des tendons de l’épaule.

L’électromyogramme est souvent intéressant pour confirmer une atteinte nerveuse suspectée à l’examen clinique, surtout quand plusieurs causes peuvent s’associer, par exemple syndrome du défilé des scalènes et névralgies cervico-brachiales.
Le travail du médecin est de cibler la problématique avec ces pistes, en associant parfois les éléments recueillis lors de l’entretien avec le patient, ainsi l’examen clinique est complété et peut déboucher surla prescription de certains examens complémentaires.

Ceux-ci ne sont pas forcément nécessaires en première intention, si le diagnostic apporté par l’examen clinique est clair. Ils servent surtout en cas de doute, ou pour différencier des problèmes qui s’associent. Ils permettent aussi d’affiner les propositions du traitement, surtout quand des infiltrations ou une chirurgie sont discutées.