La dynamique de groupe dans un service de rééducation, en hospitalisation de 3 semaines.

Souvent, le patient qui a mal au dos depuis longtemps désire une prise en charge individuelle exclusive. Alors, la proposition d’être aussi pris en charge dans des ateliers de groupes a-t-elle un intérêt : oui, elle est même très complémentaire , en voici les raisons :

Travailler seul ou faire sa rééducation seul est difficile dans un premier temps. L’autonomie individuelle n’est pas suffisante. Le patient croit perdre son temps et met en place un système de remarques voire de reproches, critiques, qui le metsouvent dans une situation d’échec. Alors, la prise en charge thérapeutique est remise en question, le patient peut même aller jusqu’à demander sa sortie. Si des éclairages ne lui sont pas apportés par les médecins prescripteurs, décideurs, hiérarchiquement positionnés, le patient se cantonnera dans sa situation d’échec. Si lesmédecins réussissent à lui faire prendre conscience de ce processus de rejet de son projet d’évolution, mieux-être, le patient déclenchera une dynamique différente et participera de façon plus active à sa rééducation. Les médecins ne sont pas les seuls à enclencher cette dynamique volontaire.

L’importance du groupe dans une voie de changement est reconnue si des liens se nouent entre les patients, et si ceux-ci partagent des moments de rééducation et des moments de détente, le mieux-être, la prise en charge du patient est investie. Les progrès peuvent aller jusqu’au bout du séjour. Des amitiés se nouent, même après leur départ du service. Il semble qu’il existe une reconnaissance de la souffrance des uns et des autres, ce qui rapproche les patients, donne crédit à leurs histoires personnelles et permet d’avancer ensemble. Les échanges sont une source d’enrichissement partagés. Ces relations sont à différencier des relations établies avec les rééducateurs et les thérapeutes. Elles sont d’une nature différente et d’égale importance.

Ces relations s’établissent entre des hommes et des femmes, des adolescents proches de la majorité, chacun joue un rôle, chacun se situe, et chacun tire bénéfice de ce soutient qu’ils savent éphémère, mais néanmoins structurant et porteur de joie.

Le groupe est utile, en perpétuelle évolution du fait du départ des plus anciens, et de l’arrivée de « nouveaux ». L’accueil dans le groupe est très important, il détermine les futures relations dans le groupe : D’où l’importance de présenter les nouveaux arrivés au groupe existant ce même jour.

Il semble que les patients, de façon inconsciente recherchent une représentation de leur famille , dans laquelle ils peuvent jouer successivement plusieurs rôles : enfant, parent, …

Le patient qui arrive dans le service est souvent en situation d’impasse thérapeutique, incrédule vis-à-vis des possibilités de s’en sortir, doutant de la valeur des différentes thérapeutiques proposées. Les patients en fin de séjour apportent un témoignage positif au jeune arrivé qui doute de tout et surtout de ses aptitudes : ce témoignage est d’autant plus convaincant qu’eux même partageaient ce même point de vue défaitiste à leur arrivée quelques semaines plus tôt.

Le patient, au fur et à mesure de son évolution dans le service, passe d’un statut plutôt passif de « petit nouveau recevant les conseils des plus anciens », à un statut plus mature qui va mieux et de ce fait, peut partager son expérience, donner à son tour, ce qui renforce aussi l’expérience positive et la prise de confiance.

Bienvenue sur le site